27/10/2021

Quand le Cours de Morale existait encore

Au début des années '90, je faisais les premières classes de l’école primaire. Et je me rappelle qu’il était coutume de commencer la journée par un cours qui s’appelait «Morale».  Le Cours de Morale était, justement comme l’indique le mot, un moment d’éducation au cours duquel l’enseignant était chargé d'instruire la Jeunesse sur une règle civique ou morale dans le but ultime de forger leur caractère à la bienséance, au civisme et autres qualités utiles pour leur vie en communauté. Ce qui était quelque chose de simplement magnifique, et la chose à faire. Car si l’on veut des adultes responsables, travailleurs et de bonne moralité, il faut déjà commencer très tôt par instruire la Jeunesse afin qu’elle apprenne à apprécier et à rechercher le bienfondé d'une bonne moralité pour soi et pour la société dans laquelle on vit, et la sagesse utile à cette fin (L’enfant est le père de l’homme). J’ignore précisément quand est-ce que ces cours-là ont été abolis, mais une chose est certaine, c’était une grave erreur. Et ce n’est pas un hasard si aujourd’hui on assiste à des spectacles d'impudeur tels de jeunes ados qui produisent des films d’adultes dans des salles de classe, des élèves qui poignardent leur professeur, leurs camarades et autres horreurs dont on aura jamais connaissance.

Aujourd’hui j’ignore s’il sera encore possible de récupérer toutes ces générations qui n’ont pas eu le bonheur de suivre ces Cours de Morale, surtout lorsque vous pensez que les médias américains, grâce à internet, ont déversé entretemps des flots immenses de perversité dans les esprits de tous nos enfants. Cependant je crois bien que pour ceux qui sont en train de naître en ce moment où je vous parle, il sera possible de faire quelque chose. Seulement il faut que cela soit fait maintenant. Il n’est pas trop tard. Les choses ne s’arrangeront pas toutes seules. Elles ne peuvent que s’empirer si nous choisissons de ne rien faire et on assisterait ainsi impuissant au triomphe du mal.  Peu importe si nous sommes peu nombreux. Nous ne perdrions que si nous choisissons de ne rien faire. "Pour que le Mal triomphe sur terre, il suffit que les hommes de bien ne fassent rien" disait Edmund Burke. Il est peut-être temps que ces hommes de bien là élèvent leurs voix pour défendre le Bien. 

Lorsque vous faites le tour de la toile dans le panorama médiatique camerounais, que voyez-vous ? Des producteurs de contenu qui n’enseignent que 3 choses aux plus Jeunes : (1) la comédie, (2) comment devenir immensément riche, et (3) comment donner sa vie à Jésus. À la base il n’y a rien de mal à ces 3 choses, mais l'on ne saurait entrevoir une quelconque élevation collective et véritable, si nous passons le temps à rigoler (comédie) au lieu de penser; à désirer les richesses matérielles (sans prendre en compte les véritables richesses spirituelles qui passent par l'Amour que nous pouvons donner à autrui); à prier des dieux importés qui ont perverti la doctrine du Christ, qui ce dernier, loin d'être un oisif qui passe son temps à prier au lieu de travailler, avait lui aussi appris un métier et n'encourageait certes pas l'oisiveté. 

Il est des valeurs morales qu’il est urgent d’inculquer à nos enfants si nous ne voulons pas les perdre. Si nous voulons voir changer cette terre que nous aimons tant. C’est dans ce but précis de recommencer à instruire nos enfants à l’Éthique et à la Morale que je me suis proposé de créer cette chaîne pour leur apporter le réconfort et l’espoir que jusqu’ici personne n’a su/voulu leur donner. Vous pouvez écouter l'audio de cette présentation au lien suivant:

 

SerDefotsing

 

 

 

 

 


02/10/2021

Faire attention aux promoteurs de l'évangile de la prospérité

Il est un danger pernicieux qui mine notre société quoique sous la débonnaire apparence de simples anhonciateurs de bonnes nouvelles. Prélats ou laїques qu'ils soient, je me réfère à ces nombreuses figures du paysage audiovisuel africain qui n'ont cessent de répéter, on dirait presque de propagandiser, l'idée selon laquelle tous les Africains pourraient et devraient tout mettre en œuvre afin de faire fortune, ou plus exactement afin de "devenir riches".
Je reviens sur ces figures pour essayer d'illustrer en quoi elles ne sont rien d'autre que de simples charlatans qui bien loin d'être motivés par le désir d'aider autrui, n'ont en fait à l'esprit que leurs propres intérêts égocentriques, ou tout au moins, ne sont que des diseurs de bonne aventure et rien d'autre. Et pour ce faire, il suffit de considérer deux faits simples:
1. leur postulat de base qui serait que quiconque mette en œuvre leurs conseils (ou mieux s'inscrive à leurs formations) se verrait confier des secrets jalousement gardés vers de nombreuses richesses. Outre le fait que je doute que 50% de personnes bernées par une telle arnaque aient vraiment connu un tel succès, il importe de tenir à l'esprit que de tout temps, il a toujours été impossible que tous les membres d'une société deviennent immensément riches. Du moins pas dans ce monde. Tous les systèmes qui se sont succédés au cours de l'histoire ont toujours été conçus et programmés pour que seule une élite très restreinte dispose de patrimoines colossaux, contre une majorité qui se partagerait le reste. Ce qui implique qu'à la base les systèmes politiques et économiques sont simplement truqués. Le système capitaliste actuel ne fait certainement pas l'exception. Ce que nos annonciateurs de bonne nouvelle se gardent de dire.
2. Ensuite, comme mentionné déjà dans le point précédent, il serait intéréssant de découvrir, directement ou indirectement, le nombre de personnes qui soi disant auraient obtenu les immenses riches promises en suivant ces formations qui sont censées les y conduire de façon mathématique, à en juger de l'assurance de ces gourous de la prospérité financière. Quand bien même ces personnes existeraient, je doute qu'elles représentent un pourcentage pertinent pour que l'on puisse en faire l'illustration de l'efficacité d'un modèle de société ou de comportements.
Je comprends bien que beaucoup de ces motivateurs, coachs de vie ou gourous financiers qu'ils soient, ont parfois de réelles bonnes intentions à la base; car des générations entières d'Africains sont encore ancrées dans la vision colonialiste qui voudrait que les Pauvres aient un pass privilégié pour le paradis. Mais il faut dire que même ceux qui au départ partent de bonnes intentions très vite se laissent corompre; car n'eût-été le cas, ils comprendraient assez spontanément, et à la limite le partageraient avec leurs adeptes, le fait que le système soit truqué à la base et qu'il serait bien vain d'emprunter ce chemin-là si nous voulons nous élever collectivement.
Et quel serait donc ce chemin qui ne privilégierait pas les intérêts égo-centrés des uns et des autres mais baliseraient la voie vers une élévation spirituelle et matérielle collective? Il serait bien vain, ou même nocif de se contenter de révéler les failles d'une approche sans proposer ne fut-ce que des ébauches de solution. Aussi, essayons de répondre à cette question que nous approfondirons dans un autre article.
En fait, au vu de tous les maux qui affligent notre société, devenir riches ne devrait absolument pas être la priorité des individus. Il est bien incensé de s'entêter à poursuivre un but que l'on ne saurait atteindre. Par contre, devenir de bonnes personnes et de bons citoyens est, à mon sens, un objectif qui non seulement serait à la portée de strictement tous les Camerounais, mais encore, aurait le potentiel de changer drastiquement le cours des évènements historiques, quels qu'ils soient.
La cohésion sociale est et sera toujours le préréquis indispensable à l'accomplissement d'un quelconque objectif collectif. Et c'est à travers l'amélioration de nos mœurs, que nous retrouverons le chemin vers une réelle cohésion sociale. Chaque Camerounais devrait avoir un sens du devoir aigu et une moralité au besoin irréprochable. Les médeçins devraient soigner de tout leur cœur en bravant la tentation de l'appât du gain. Les enseignants devraient enseigner de tout leur cœur sans espérer une quelconque reconnaissance, si ce n'est le salaire qu'ils reçoivent. En enseignant, ils ne font pas que gagner leur vie, ils instruisent aussi les prochaines générations. Les élèves et étudiants devraient comprendre que leurs études doivent occuper la première place parmi leurs priorités. Le citoyen lambda devrait comprendre qu'aucun souci n'a jamais cessé de tourmenter qui que ce soit noyé dans l'alcool  et j'en passe.
C'est exclusivement en améliorant nos cœurs et donc nos mœurs, en aimant davantage nos terres et nos pairs que nous sortirons de l'impasse historique dans laquelle nous nous trouvons.

SerDefotsing Ph.D

21/09/2021

Le Cameroun: une Jeunesse sans repères

Il y a quelque temps des vidéos circulaient, qui dépeignaient des scènes destinées à un public d'adultes, quoique les acteurs de telles scènes étaient tout autre que des adultes. Il s'agissait en fait de jeunes élèves d'un lycée de la ville de Douala qui avaient jugé bon d'émuler les virtuoses du cinéma hard, en s'adonnant à un spectacle de dépravation qui a laissé plus d'un interloqués.

On pouvait littéralement y voir des jeunes élèves (des deux sexes) engagés dans des actes qui outre les limites d'une pudeur bienséante qu'ils outrepassaient déjà, franchissaient également, et avec le même enthousiasme, le seuil de la combinaison bipartite hétérosexuelle qui jusqu'à il y a pas très longtemps était de règle dans le monde entier. Tout ceci dans des salles de classe, en uniforme, et sous le regard d'autres élèves dont les réactions, hostiles ou participatives ne sauraient être prises en compte dans cet article (nous aurons le temps d'y revenir).

De tels comportements ne sont rien d'autre que des symptomes. Des symptomes d'une société qui va mal. Je prierais mon lecteur de ne pas croire que je vais de ce pas parler de pauvreté ou des nombreux fléaux qui affligent le tiers-monde dans la vision eurocentrée que nous connaissons.  La racine du mal qui pousse ces jeunes à de tels comportements osés est présente dans tous les pays du monde en ce début de 21ème siècle. En fait, il y a de fortes chances que ce mal ait été importé, car n'eut-été l'exposition aux influences néo-libérales ou modernes de l'Occident, il est fort probable qu'il ne serait jamais venu à l'idée à ces élèves d'outrager à ce point les règles de la pudeur. Malheureusement, on est ce qu'on mange, mais on est aussi ce que l'on regarde. Et avec la vulgarisation des technologies mobiles, ce que nous passons le gros de notre temps à regarder sur nos écrans omniprésents est un indice très éloquent de ce que nous sommes entrain de devenir. 

Si les jeunes Camerounais sont vulnérables à ce Mal qui les pousse à de tels comportements, c'est surtout parce qu'ils sont pris au dépourvu dans la mesure où ils se sont trouvés sans défenses mentales face à un ennemi déterminé à les détruire. Tout parent responsable sait parfaitement qu'il a intérêt à inculquer de sains principes dans l'esprit de ses enfants s'il ne veut pas que quelque tiers y installe des idées dont il n'aura aucune garantie de la bonté ou de l'utilité. Et ce n'est là qu'un doux euphémisme, car en général, le monde tel qu'il est aujourd'hui ne mettra dans les esprits de vos enfants que du poison. Des images et des tendances qui auront l'effet d'un virus et qui les pousseront à des comportements malsains et parfois extrêmement dangereux pour eux-mêmes et pour la société en général.
Tout parent, tous les parents camerounais doivent prendre conscience de la responsabilité qu'ils ont de construire une fondation solide sur laquelle se construira la personnalité de leurs enfants. Et s'il est une chose dont les jeunes camerounais ont urgemment besoin, ce sont des modèles. Des modèles d'hommes et de femmes suivant des idéaux nobles et préchant par l'exemple. Je tiens ici à souligner que je ne parle ni des politiciens ni moins des prêtres pasteurs et autres ministres d'églises éveillées; ces derniers ont jusqu'ici assez bien démontré à quel point la seule chose qui compte à leurs yeux ce sont leurs propres intérêts cupides pour lesquels ils seraient prêts à sacrifier des générations entières de jeunes, sans le moindre scrupule et  sans la moindre vergogne. 
Les modèles dont notre Jeunesse a besoin sont ces personnes qui suivant leurs propres rêves et projets, comprennent assez spontanément qu'elles ont une responsabilité envers leurs compatriotes (envers ceux qui les ont précédés, envers ceux qui les suivront et plus encore envers ceux qui leurs sont contemporains), et qui dès lors n'hésitent pas à trouver le temps de s'engager ou à défaut d'introduire dans leur travail, des objectifs tangibles dont la finalité serait d'apporter un soutien "réel" à ces jeunes qui ne demandent pas mieux qu'à êtres pris par la main; à ces jeunes qui ont besoin d'être guidés avec bienveillance. Notez bien que je parle de soutien réel, car il se trouve que de nombreux agents du Capitalisme international aiment bien à utiliser cette formule (soutien à la Communauté)  pour se constituer un paravent de moralité dont la fonction réelle est de dissimuler une cupidité sans fonds visant à tout prendre quoiqu'ils n'offrent que du vide. Il serait temps que tout cela cesse.
Il faut que les parents comprennent que l'École seule ne saurait assumer la responsabilité d'éduquer leurs enfants. Il faut que les enseignants comprennent que leur rôle ne se limite pas à remplir des esprits de connaissances vagues qui bien souvent ne seront de presqu'aucune utilité, mais qu'ils doivent aussi aider leurs élèves et étudiants à structurer leur personnalité en phase avec des règles civiles, morales, éthiques et esthétiques, et ce autour des nombreux défis que nous avons l'obligation morale de relever, du fait de notre Histoire antique et contemporaine. Les éducateurs doivent accomplir leur mission à la façon de parents aimants qui éduquent leurs enfants afin qu'ils deviennent mieux que ce qu'ils ont été. 
Il faut que les musiciens comprennent qu'ils est temps d'arrêter d'offrir à leurs fans des textes vides de sens ou carrément de viles grossièretés (comme c'est parfois le cas) qui ne peuvent qu'avoir pour effet  d'encourager les comportements décrits au début de cet article; il faut que les masses comprennent qu'aucun souci n'a jamais disparu noyé dans un fleuve d'alcool... Il faut que les bloggeuses (et soi disant) comprennent qu'il n'y a aucune vertu à la promiscuité ou à pavaner ce qu'on croit avoir accompli dans la vie ou qu'on a vraiment accompli.  
Il faut que nous prennions tous nos responsabilités pour donner aux jeunes Camerounais des repères; des repères sains. Des repères de civilité, de bienséance de bienveillance: Courage; Honnêteté, Travail, Patience, Endurance, Justice, Équité, AMOUR. Amour de soi, amour des siens; amour de ses cheveux de laine; amour de sa couleur; amour de sa terre. Il faut que nous le fassions.


SerDefotsing PhD